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Juger les crimes contre l'humanité

A l’occasion des 30 ans du procès de Klaus Barbie, le Centre d’Etudes sur la Sécurité Internationale et les Coopérations Européennes (CESICE) en partenariat avec le Centre d'Excellence Jean Monnet (CEJM) a organisé  un colloque qui eu lieu les 23 et 24 novembre 2017 à la faculté de droit, à l'Université Grenoble Alpes, sous l'égide du Groupe de Recherches sur la Justice Internationale (GREJI) et du Département d’Histoire des Droits de l’Homme.
Ce colloque interdisciplinaire sur la justice pénale internationale a une perspective historique et juridique internationale et européenne. Surnommé « le boucher de Lyon », en fuite durant plus de 40 ans, Klaus Barbie a été extradé de Bolivie en France où il a été condamné à perpétuité pour crimes contre l’humanité à Lyon en 1987. C’était la première fois qu’une juridiction française a condamné une personne pour crimes contre l’humanité. Cette étape marquera un tournant historique dans la lutte contre l’impunité non seulement pour l'Europe mais dans le monde et dans l’organisation d’une procédure pénale internationale permettant de juger les plus grands criminels de la terre.

Ce colloque dont l’ouvrage vient d'être publié en novembre chez Pedone a examiné les questions juridiques et diplomatiques soulevées par le jugement des crimes contre l’humanité en Europe et à travers le monde. Il est dirigé par les professeurs Philippe Gréciano et Martial Mathieu, et préfacé par la Présidente de la Cour Pénale Internationale, Madame Silvia Fernandez de Gurmendi.  La première partie de l’ouvrage replace dans leur contexte historique et politique les problèmes de la définition et de la répression des crimes internationaux par des juristes européens, avant d’en offrir une illustration concrète avec le procès de Klaus Barbie qui s'est tenu en France, ainsi que celui des dirigeants Khmers rouges et d’Hissène Habré grâce à une coopération internationale remarquable. La seconde partie analyse l’organisation du procès international pour juger ces crimes exceptionnels, en rappelant la compétence de chaque juridiction et celle de leurs différents acteurs, du point de vue européen, par delà les défis posés par la coopération judiciaire qui demeure la pierre angulaire de ces procès hors du commun. La quête de justice est-elle une utopie lorsque de tels actes ont été commis ? Pourquoi les juridictions ont-elles du mal à juger les criminels en Europe et à travers le monde ? La Cour pénale internationale est-elle un rempart suffisant pour mettre un terme à l’impunité ? Quels sont les droits des victimes ?


 

Publié le 22 juillet 2018

Mis à jour le 3 avril 2019